Angoulême 2018 – Un palmarès solide !

Le FIBD 2018 referme ses portes sur un nouveau palmarès que je vous reporte ci-dessous.

Ma première constatation est qu’avec une sélection officielle qui semblait dans l’ensemble plus pointue, le palmarès s’en tire avec un équilibre entre albums grands publics et publications confidentielles surprenant. Chacun des prix est plutôt bien attribué et tous les lecteurs devraient trouver leur compte parmi les albums primés.

Je retiens le prix jeunesse qui récompense un album ambitieux, un roman graphique qui confirme les tendances prises par la production éditoriale visant les jeunes publics. En effet, les éditeurs se tournent de plus en plus vers les productions anglo-saxonnes et n’hésitent plus à proposer des titres à forte pagination. Dans ce registre, « 5 mondes » paru chez Gallimard aurait aussi fait un très bon lauréat.

Je suis très satisfait du prix spécial du jury qui récompense un album qui propose vraiment des choses nouvelles et fait vraiment avancer le neuvième art. Et il faudra que je me penche sur « Beverly » de Nick Drnaso, lauréat du Prix révélation qui me semblait trop inspiré de Daniel Clowes pour être honnête.

En ce qui concerne le Fauve d’or du meilleur album, il devrait satisfaire une large frange du lectorat BD car audacieux et très accessible à la fois. A noter qu’il récompense aussi un jeune auteur qui n’a pas terminé de nous surprendre avec ses réalisations.

Sans surprise, « Dans la combi de Thomas Pesquet » de Marion Montaigne décroche le prix du public. Et avec un tel plébiscite de la part du lectorat depuis sa parution, cela semble tout à fait mérité.

En revanche, le Prix de la meilleure série est pour moi une surprise. En effet, ce prix qui semble taillé pour récompenser une oeuvre plutôt grand public couronne cette année une série atypique, complètement décalée et plutôt difficile d’accès de premier abord. Je lui souhaite de bénéficier au maximum des retombées de ce prix auprès d’un nouveau lectorat.

Rien à dire concernant le prix du patrimoine pour Je suis Shingo qui est très à propos et plutôt déçu du Prix du polar pour « Jean Doux ». Un prix que je comprend malgré tout car c’est certainement l’album le plus abordable des 5 sélectionnés. Dommage pour le très beau « La cité des 3 saints ».

Pour finir, je déplore à nouveau l’absence de comics parmi les albums primés. Heureusement, et c’est ma plus grande satisfaction pour cette édition, il y a le grand prix de la ville d’Angoulême remis cette année à l’auteur américain Richard Corben. Un prix amplement mérité pour cet auteur culte mais assez méconnu en France qui rejoint Lob, Forest, Gillon, Druillet, Moebius et Bilal. Il représente à lui seul la quintessence de la BD de genre, et même la BD « mauvais genre ». A travers lui, c’est un peu toute cette production indissociable de l’histoire du neuvième mais trop souvent oubliée du festival qui est récompensée. Pour finir, il est intéressant de constater que quand on laisse aux auteurs le libre choix de leur favori, il va aux artisans de cette BD « populaire ». Ainsi après Hermann, Cosey et Corben (on se souvient aussi du plébiscite d’Akira Toriyama en 2013) on peut peut-être tirer un portrait de la BD type à l’origine de bon nombre de vocations. Et il semble que ce soit une BD éloignée de celle le plus souvent représentée au festival.

Prix de la BD alternative

Prix de la BD jeunesse

Prix du patrimoine

Prix Polar SNCF

Prix révélation

Prix spécial du Jury

Prix de la série

Prix du public

Fauve d’or : prix du meilleur album